Attention au “Bad Buzz” !
Avec le développement des réseaux sociaux et de leur utilisation dans tous les champs de nos vies – personnelles et professionnelles – et avec la toute puissance prise par la culture de la transparence et de l’immédiateté, la construction d’une bonne image sur la durée est devenue essentielle. Chacun d’entre nous, ainsi que les entreprises et les secteurs d’activité doivent y porter une attention de plus en plus soutenue. Dans le secteur papetier qui peine souvent à recruter, une bonne image et une bonne marque employeur (réputation, identité, valeurs…) deviennent cruciales pour capter et conserver les talents. Cette édition fournit plusieurs exemples éclairants de ce constat.
Comme l’a montré la table ronde dédiée aux RH dans l’Usine du futur que l’Atip a organisée lors de son Congrès de novembre, pour convaincre les jeunes générations de rejoindre l’industrie, tout un écosystème (écoles, centres de formation, entreprises…) doit soigner son image vis-à-vis des futurs candidats. les jeunes étudiants sont à la recherche de sens, vérifient la réputation des sociétés et évaluent une kyrielle de paramètres (salaires, ambiance, environnement technologique, équilibre vie professionnelle/vie privée, innovations, autonomie, exemplarité, politique RSE...). Emmanuel Lavergne, consultant et fondateur de ToMo 2, conseille ainsi d’appliquer les techniques du marketing au monde des RH et au recrutement. Quant à Gaël Fouillard, directeur “Executive Education” à Grenoble Ecole de Management, il souligne les vertus d’un discours cohérent et authentique des entreprises, aussi bien en interne que vis-à-vis des clients. Dans le même ordre d’idées, dans sa nouvelle chronique, Jacques Thibaud explique pourquoi les candidats qui ne sont pas retenus lors d’un processus de recrutement doivent être “bichonnés”. Car, là encore, attention au “Bad Buzz” !
Autre illustration : l’étude sur l’image de l’industrie que l’Institut YouGov a réalisée dans le cadre de l’exposition “L’Usine extraordinaire” qui s’est récemment tenue à Paris. Des principaux résultats, souvent ambivalents, qui sont présentés dans cette édition, on retiendra que les Français dans leur ensemble considèrent l’usine comme inclusive, synonyme de dynamisme territorial et créatrice d’emplois. Mais ils pointent aussi la pénibilité, l’obsolescence des métiers et le manque de parité. Seulement un Français sur trois estime que l’usine est suffisamment tournée vers les femmes. Sur ce sujet notamment, vous pourrez lire, dans ce numéro, le témoignage qu’Anne Conte – diplômée de Grenoble INP Pagora en 2007 et “Site Manager Tissue” à Essity Hondouville – a livré lors de la récente remise des diplômes de cette école. Si les données sont parfois difficiles à interpréter et les effectifs assez réduits, Pagora a toutefois formé, en moyenne, environ 40 % de jeunes femmes par promotion ces dernières années, alors que cette part était, par exemple, de 22 % pour la promo 1998.
Enfin les entreprises communiquent de plus en plus sur les progrès réalisés en matière de parité et sur les initiatives prises pour susciter les vocations. Toute image, qui met des années à se construire, peut s’abîmer en
quelques secondes ou quelques clics. Elle doit donc être peaufi née et ajustée avec constance et cohérence pour alimenter le “Good Buzz”. Et séduire en particulier les plus jeunes.