IA : quels enjeux ?
L ’Intelligence artifi cielle (IA) s’est largement invitée dans le débat sur l’Industrie du futur. La publication, en mars dernier, du rapport du mathématicien et député LREM Cédric Villani a bien entendu aidé à faire émerger cette  thématique comme un des sujets les plus en vogue aujourd’hui, en France.
Mais cette tendance est mondiale et la course à l’IA est lancée. Il faut dire que l’accélération des capacités de calcul, l’exploitation accrue des données et des algorithmes ainsi que l’extension des possibilités de stockage ont ouvert de nouvelles perspectives, encore inimaginables il y a cinq ou dix ans. Dans l’introduction du rapport de Cédric Villani, on lit ceci : « L’intelligence artifi cielle va devenir une des clés du monde à venir. En effet, nous sommes dans un monde numérique, de plus en plus, de part en part. Un monde de données. Ces données qui sont au coeur du fonctionnement des intelligences artifi cielles actuelles. Dans ce monde-là, qui est désormais le nôtre, ces technologies représentent beaucoup plus qu’un programme de recherche : elles déterminent notre capacité à organiser les connaissances, à leur donner un sens, à augmenter nos facultés de prise de décision et de contrôle des systèmes. Et notamment à tirer de la valeur des données. L’intelligence artifi cielle est donc une des clés du pouvoir de demain dans un monde numérique. »
Comment l’industrie papetière aborde-t-elle ces défi s ? Quel est son degré de maturité sur l’IA ? Quelles seront les conséquences du développement de l’IA et, plus généralement, de l’Industrie du futur sur les compétences et la formation de demain ? Toutes ces questions seront au coeur des 4èmes Rencontres de l’Union papetière/Congrès de l’Atip qui se tiendront les 20 et 21 novembre à Grenoble.
Le Dossier de cette édition est largement consacré à ces sujets. Vous y apprendrez notamment que, pour Isabelle Margain, directrice générale de l'Atip et directrice de l'Afifor, « l’IA va de pair avec l’intelligence humaine » et que
« le secteur papetier est un terreau fertile pour l’IA : il est déjà en avance dans de nombreux domaines (automation, maintenance, énergie…) par rapport à d’autres industries. » Quant à Laurent Laporte, président de Braincube, il pronostique que les papeteries autonomes devanceront les voitures autonomes. Il précise aussi qu’une papeterie, actuellement en cours de construction aux Etats-Unis, est précisément conçue pour être autonome. A la clé, une hausse de 85 % de la productivité de la main-d’oeuvre (t/an/personne). Autre exemple de ces avancées : le démonstrateur de simulation d’effacement et de modulation de la consommation d’énergie. Ce projet – qui réunit Norske Skog Golbey, RTE, le Symop, OptimData et l’Université de Lorraine – fera également l’objet d'une conférence Grenoble. Enfin, dans sa chronique dédiée aux RH et au recrutement, Jacques Thibaud explique en quoi l’IA représente une aide
d'une redoutable efficacité au service des recruteurs et des candidats. Grâce à des algorithmes complexes, certains logiciels peuvent même décrypter l’état d’esprit dans lequel se trouve le candidat ! Ce qui laisse songeur, n’est-ce pas ?
Bonne lecture et bon Salon.