A l’Ouest, du nouveau…
Étonnant hasard. Le calendrier politique national coïncide avec le Dossier spécial que nous consacrons, dans ce numéro, aux Colloques organisés, mi-mars, par le Symop, à Atlanta puis à Montréal. Au moment où nous bouclons cette édition, le président français, Emmanuel Macron, achève en effet tout juste son voyage aux Etats-Unis. Et, mi-avril, Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, était reçu par les plus hautes autorités tricolores.
Par-delà ce clin d’oeil de l’agenda diplomatique, ce Dossier vient rappeler quelques données que notre vision “euro-centrée” occulte trop souvent : selon Business France, notre pays est le 8e investisseur étranger en Amérique du Nord et les Etats-Unis sont la première destination des investissements français à l’étranger. En outre, en 2017 – malgré certaines velléités protectionnistes –, les Etats-Unis sont redevenus le principal pays d’origine des investissements étrangers dans l’Hexagone. La fin d’un certain “French Bashing” ? Autre donnée intéressante : au Canada, la France est le 6e pays investisseur étranger (le 2e au Québec). Dans ce pays, l’industrie assure encore le quart du PIB.
Le marché nord-américain compte plus de 350 millions d’habitants et les Etats-Unis restent le 2e producteur mondial de papiers & cartons, derrière la Chine. Le choix du Symop d’organiser ces Colloques outre-Atlantique était donc fort judicieux. Si le nombre des participants aura pu être, pour certains conférenciers, en deçà des espérances étant donné la taille hors normes de ce marché, il n’en demeure pas moins que les constructeurs français ont pu montrer l’étendue de leur offre technologique, avec des présentations courtes, percutantes et étayées par des résultats concrets.
Reste à transformer l’essai par de nouvelles commandes.
Enfi n, nous vous proposons un éclairage complémentaire dans cette édition, avec le Portrait d’Eric Ashby, D.-g. de l’usine de Domtar Windsor et président de Paptac, l’Association technique des pâtes et papiers du Canada. Un manager charismatique et dynamique qui se félicite des échanges noués à l’occasion de ces Colloques et qui livre sa vision de son métier. Les problématiques sont similaires de part et d’autre de l’Atlantique : pour se réinventer, l’industrie papetière doit travailler sur toutes les potentialités de la fi bre et innover, tout en veillant à bien transférer les connaissances d’une génération à l’autre. Eric Ashby souligne aussi les risques de “l’infobésité” nés de l’Usine 4.0, également souvent évoqués en France.
A l’instar de l’Europe, l’Amérique du Nord est un marché papetier mature qui doit trouver de nouveaux relais d’optimisation et de croissance. Ce numéro et son Supplément annuel Cross Border, en anglais, sont là pour ouvrir de nouveaux horizons et de nouveaux espaces de réfl exion. Bonne lecture.
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