La filière sort du bois…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’émission “Cash Investigation” diffusée le 24 janvier dernier et intitulée “Razzia sur le bois” a fait sortir du bois certains acteurs de la profession. Les reportages
visaient à présenter les pratiques de Ikéa, de PEFC ou de APP. Dans cette édition, nous publions les réactions de Copacel, de Culture Papier, de PEFC, du GMI et d’APP (cf. pp. 12/14). Sans entrer dans le détail de chacune des situations présentées dans cette émission, quelques réflexions peuvent être tirées de cet épisode, comme l’a montré le passionnant petit-déjeuner organisé le 22 février par Culture Papier sur le thème “Le papier est-il responsable ?”.
Tout d’abord, la communication. Si la profession sait parfaitement communiquer sur elle-même, notamment via la presse professionnelle, avec des messages maîtrisés, pertinents et argumentés, elle a toujours du mal à convaincre le grand public. Pourquoi ? Parce que ces sujets de la certification et de la gestion de la forêt sont complexes. Les nombreux labels et autres logos qui ont fleuri sur les produits forestiers et papetiers – aussi sérieux soient-ils, quoique parfois perfectibles sans doute – sont peu compris de nos concitoyens. Comment communiquer efficacement et honnêtement avec des
messages justes et simples sans être simplistes ? Notons que les situations et les pratiques forestières diffèrent bien entendu selon les pays et les régions du monde. Copacel explique ainsi que si elle avait été invitée sur le plateau, elle aurait pu présenter sa vision sur ces sujets.
Ensuite, la psychologie et les mythes. En France, le grand public nourrit toujours un rapport très affectif aux forêts – le lieu de la promenade familiale du dimanche… –, son premier réflexe consistant à considérer qu’elles doivent, en quelque sorte, être sanctuarisées. Face à cette situation, la profession doit insister sans relâche, sur les missions du “forestier jardinier” de la forêt, sur les atouts environnementaux et économiques de l’économie circulaire, sur le rôle clé que jouera certainement, à l’avenir, la cellulose dans la décarbonisation et sur la capacité d’innovation du secteur.
Si la filière est mobilisée de longue date sur tous ces sujets, il faut sans cesse remettre l’ouvrage sur le métier, pour éviter tout risque d’amalgames ou de conclusions hâtives, tout en étant pédagogue et positif. Car le secteur a véritablement une belle histoire à raconter. Pourquoi pas dans le cadre du nouveau magazine de France 2, “Cash Impact”, lancé fin février et conçu comme un droit de suite à “Cash Investigation” ?
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