Brexit, révolution numérique, Industrie 4.0… : de la nécessité d’une vision !
“Short-Sighted1”, les Britanniques ? L’avenir le dira. En tout cas, la décision d’une majorité d’entre eux de sortir de l’Union européenne aura évidemment défrayé la chronique. Au moment où nous écrivons, soit près de trois semaines après l’annonce du Brexit, une fois l’effet de surprise et de sidération retombé, une période d’incertitude s’est ouverte, qui risque fort d’être préjudiciable à
l’activité économique de l’UE. Il n’est pas question ici de répertorier les multiples raisons qui expliquent les résultats de ce référendum. Mais il n’empêche : dans un contexte marqué par la persistance d’un chômage de masse en Europe et par les nombreuses craintes liées à la mondialisation, le spectre d’une contagion de l’euro-scepticisme à d’autres pays de l’UE ne doit pas être pris à la légère.
L’Europe a plus que jamais besoin d’une vision, d’un projet et d’un cap clairs. Dans une enquête réalisée par la Confederation of Paper Industries (CPI2) britannique auprès de ses membres avant le référendum, 60 % des sondés se sont prononcés en faveur du “Remain”, 34 % n’ont pas donné leur avis et 6 % se sont déclarés favorables au Brexit. Malgré un recul sensible au cours de ces dernières années, outre-Manche, le secteur papetier emploie quelque 25.000 personnes en direct (plus de 100.000 avec les emplois induits) et réalise un C.A. de 6,5 Md£ ( 7,6 Md€). Qu’en sera-t-il demain ?
De vision, de prospective et d’Europe, il est aussi question dans le Portrait que nous consacrons à Alain Kouck, président de Culture Papier. Parmi ses priorités : l’élargissement de cette association à de nouveaux secteurs (édition, presse, industriels, fabricants d’emballages et de matériels), mais aussi l’ouverture européenne. Car, notamment vis-à-vis des Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon), Alain Kouck, qui préside également Editis Holding, souligne que de nombreuses décisions se jouent désormais à Bruxelles. Concernant la révolution numérique, il préconise l’innovation permanente sur toute la chaîne du papier. Bien que le digital se développe dans de nombreux pans de l’économie (e-commerce, lecture sur écran, auto-édition…), il reste confi ant dans l’avenir du papier « tant que les éditeurs gardent leur capacité de création et d’innovation pour maîtriser les évolutions liées au numérique. » Pour autant, selon lui, l’avis et le comportement du consommateur face à ces nouvelles tendances seront déterminants.
Enfin, comment aborder le sujet de l’Internet industriel ? Le Dossier de ce mois vous emmène dans le monde de l’Industrie 4.0. Un univers rempli d’opportunités, nous explique notamment une étude mondiale de PwC. Mais qu’il faut aborder avec une stratégie solide et une vue très claire des enjeux et des moyens à mettre en oeuvre pour en tirer le meilleur profit. Bonne lecture.
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