Se réinventer à l’ère d’Internet !
C’est un fait qui ne souffre aujourd’hui plus aucune contestation : le développement d’Internet et des nouvelles technologies a profondément modifi é la vie des individus et des entreprises et l’onde de choc de ce mouvement n’est certainement pas arrivée à son terme. Pensons-nous, vivons-nous,produisons-nous, consommons-nous aujourd’hui comme il y a 15 ans ?
Certainement pas ! Qu’en sera-t-il d’ici à 2030, par exemple ? Le plus simple serait, peut-être, de donner sa langue au chat tant l’impact des évolutions technologiques est souvent rapide, inattendu et protéiforme.
Pour l’industrie papetière, plusieurs tendances structurelles semblent acquises. Du côté des marchés fi naux : fort recul de la consommation des papiers graphiques et de presse – mais peut-être sommes-nous parvenus à un plateau – et bonne tenue des papiers & cartons d’emballage (grâce au développement du e-commerce notamment), des papiers spéciaux (haute valeur ajoutée et d’usage) ainsi que du tissue. Du côté des usines : des modifications substantielles sont apparues avec, en particulier, encore plus d’automatisation, d’optimisation et de
contrôle à distance.
Dans cette édition, deux articles vous permettront d’alimenter votre réfl exion sur ces sujets. Ainsi, dans sa chronique, Jacques Thibaud nous explique l’influence du numérique sur la production, en décrivant l’exemple de la société minière chilienne Codelco qui a complètement revu son modèle productif, devenu plus intelligent. Il explique combien les conséquences de cette révolution digitale sont considérables, en particulier sur la productivité et sur la sécurité.
D’autre part, dans le Portrait que nous lui avons consacré, Pascal Bovéro, délégué général de l’Union nationale des industries de l’impression et de la communication (Uniic), insiste sur plusieurs points-clés, souvent liés aux nouvelles technologies. Selon lui, l’acteur graphique ne se définit plus par rapport à un procédé mais vis-à-vis d’un usage, d’un produit et d’un marché.
L’imprimeur est aussi devenu l’architecte de solutions diverses, allant du pré-presse à la gestion des données et au routage. Dans ce contexte, le support papier a déjà su se transformer, avec plus de valeur ajoutée, de fonctionnalités et de personnalisation (QR codes, réalité augmentée…). Très récemment – tout arrive ! –, le monde du numérique a même commencé à le réhabiliter. A cela, s’ajoutent les promesses de la nouvelle Espresso Book Machine, qui pourrait permettre de re-localiser la production de certains ouvrages chez les libraires et
de lutter contre le développement des ventes via Internet. Selon Pascal Bovéro, en matière de technologie, à une logique incrémentale a succédé une logique de rupture pas encore stabilisée, qui provient, précisément et en grande partie, du développement d’Internet. Malgré les nombreux défis créés par ces évolutions, il estime que « si le papier parle avec l’univers digital, on aura tout gagné. »
Dans l’économie actuelle, on vend finalement davantage une solution globale, parfois éphémère, qu’un produit en tant que tel. Les chaînes de valeur et les systèmes de production et de commercialisation des produits et des services doivent ainsi se réinventer sans cesse. Toutes ces tendances rendent le monde d’aujourd’hui plus complexe que celui d’hier. Mais aussi beaucoup plus passionnant et ouvert.
Bienvenue dans le monde de demain.
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