Âge d’or
et page blanche...
C’est une question que de nombreux industriels se posent
certainement souvent depuis le déclenchement de la
crise financière il y a maintenant plus de deux ans : combien de temps faudra-t-il
pour renouer avec les niveaux d’activité antérieurs ? Si la croissance économique
française a été positive depuis le début de l’année et a donc bénéficié, par exemple,
à l’activité des producteurs de papiers & cartons d’emballage réunis au sein
du Cofepac*, ces résultats en progression doivent cependant être maniés avec
prudence étant donné le fort effet de base, l’année 2009 ayant été marquée par
un net recul, en particulier au premier semestre. Ainsi, entre janvier et septembre
2010 et par rapport à la même période de 2009, la production de papiers & cartons
d’emballage et de conditionnement (papier pour ondulé, papier d’emballage
souple et carton plat) est en hausse de 5,8 %. Parallèlement, les coûts des
matières premières fibreuses (fibres recyclées et vierges) et ceux de l’énergie et
des produits connexes (produits chimiques, amidons...) ont cependant nettement
augmenté. Selon Jean-Marie Paultes, président de l’Ondef (l’Emballage Ondulé de
France), « ce sont des segments entiers qui risquent de ne plus revenir. Peut-être retrouverons-
nous le niveau de 2007/2008 d’ici trois à quatre ans mais seulement grâce
à l’agroalimentaire. » Car dans d’autres secteurs (équipements automobiles, électronique,
électroménager...), le mouvement de désindustrialisation de la France
ne semble pas, pour le moment, enrayé.
Malgré tout, comme divers reportages de ce numéro l’illustrent bien, des
marges de manoeuvre et des opportunités sont là pour avancer, créer, innover et
se dépasser. C’est ainsi Alexandre Rollès (société de représentation Charles Roux)
qui fait état d’un exercice 2010 bien orienté, marqué par la reprise des
investissements français et par la bonne forme de certains marchés (papiers
techniques & spéciaux, tissue, impression-écriture à base de recyclés en
particulier). C’est également David Smith Kaysersberg qui, ces dernières années,
a lourdement investi dans ses deux cartonneries de Saint-Just-en-Chaussée et de
Kunheim, qui lance une nouvelle cannelure R et... qui vient de finaliser
l’acquisition d’Otor. C’est aussi notre capacité à exporter nos papiers et notre
technologie. C’est également le carbone vert, avec ses potentialités de
diversification, de différenciation et de compétitivité pour l’ensemble de la filière
bois. Ce sont enfin tous les sujets du futur qui seront débattus lors du Congrès
Atip Grenoble, mi-novembre, autour de la fibre, de la chimie du végétal, de
l’emballage, de l’électronique imprimée ou de la valeur ajoutée conférée au
support papier. Si un certain “âge d’or” de la production et du volume est peutêtre
en partie derrière nous sur les marchés matures, la page blanche qui s’ouvre
devrait cependant être passionnante à écrire !
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