Voici donc le numéro 300 de La Papeterie, qui marque un
nouveau cap dans la longue histoire de notre magazine,
fondé en 1878, et dont la numérotation actuelle date du
début des années 80. Comment résumer les 30 dernières
années ? Exercice toujours périlleux et réducteur mais tentons
tout de même de décrypter quelques tendances qui ont marqué l’histoire
papetière sur cette période.
Ce qui ressort tout d’abord, c’est la formidable mondialisation des échanges
et la concentration des acteurs, avec son cortège de fusions & acquisitions.
On a également assisté à l’émergence de grands producteurs papetiers (en
Asie, au Brésil, en Chine...) dont l’essor, qui repose souvent sur l’accès à des forêts à croissance rapide, accompagne l’élévation du niveau de vie des populations de ces pays. Pour sa part, l’industrie papetière française est, depuis de nombreuses années déjà, détenue en majorité par des capitaux étrangers. On retient aussi, pour l’Hexagone, le fort développement de la production de papiers & cartons : 5,6 Mt en 1983 et 9,4 Mt en 2008, après avoir franchi, plusieurs fois, la barre des 10 Mt depuis l’année 2000. Le secteur reste cependant fortement dépendant des retournements de marchés, des surcapacités et de la conjoncture économique générale. Il continue ainsi de subir de plein fouet les conséquences de la crise actuelle avec, sur la période
récente, la fermeture, en France, de nombreuses papeteries.
Un autre concept s’est imposé au fil des années : l’environnement. En la
matière, l’industrie papetière a obtenu des résultats excellents et elle continue de progresser chaque jour. Mais cette réalité reste malheureusement encore peu connue du grand public, trop souvent pétri de certitudes et de préjugés négatifs.
D’autres sujets ont aussi mobilisé les papetiers sur la période : mise en avant des avantages du matériau papier par rapport au plastique dans l’emballage, travaux sur la conformité à l’alimentarité, contribution à la lutte contre la contrefaçon... L’industrie papetière possède de nombreux atouts dans son jeu et une forte capacité d’innovations techniques.
Enfin, bien sûr, il est difficile dans ce rapide panorama de ne pas souligner le formidable essor d’Internet qui a modifié notre façon de lire (donc la presse papier et l’édition) ou encore d’acheter (donc la conception des emballages, la publicité, etc.). Le développement du Web n’a certainement pas fini d’impacter l’industrie papetière qui devra relever ces défis et se réinventer.
Pour notre part, notre ambition sera, comme toujours, de vous accompagner dans l’analyse de ces tendances. Et de croire, bien sûr, à l’avenir du papier !