Réhabiliter l’industrie !
Cette année, l’Atip a décidé de mettre le cap à l’Est et
d’organiser son 62e Congrès annuel à Nancy. Dans
cette édition largement consacrée à cet événement, nous
avons donné la parole à Daniel Gomez, directeur de l’Atip,
à Jean-Paul Cussenot, président de Papest et à Franck
Rettmeyer, président du Scipag-Embalco, qui nous expliquent l’environnement papetier difficile dans lequel cette manifestation se tient ainsi que ses principaux moments forts. Ce Congrès n’est pas organisé à Nancy par hasard.
L’Est est en effet la première région papetière de France avec 28 % de la production de papiers & cartons. Cette région dispose également du Pôle de
compétitivité Fibres, d’une antenne du CTP ou encore du Centre de formation
des apprentis (CFA) de Gérardmer. Comme le relève Jean-Paul Cussenot
dans l’entretien qu’il nous a accordé, Atip Nancy sera l’occasion de mieux
faire connaître la filière papetière, de lutter contre son image
« parfois vieillotte » et de mieux informer les jeunes générations, trop peu attirées par les métiers qu’elle propose. Le président de Papest observe pourtant que 90 % des jeunes qui sortent du CFA trouvent un emploi dans les trois mois qui suivent l’obtention de leur diplôme.
Ce qui nous amène à nous interroger, plus largement, sur la place de l’industrie en France et sur son éventuel retour en grâce. On relève à ce propos que la couverture et le dossier du mensuel Enjeux-Les Echos d’octobre sont consacrés au “retour de l’industrie et aux chances de la France”. On y apprend ainsi qu’en 2008, l’industrie manufacturière française a absorbé 31,4 % de l’investissement (en volume) et qu’elle a contribué pour 80 % aux exportations et pour 88 % à la R&D des entreprises*. Prise au sens large**, l’industrie participe à hauteur de 40,8 % à la richesse nationale (valeur ajoutée en volume) et pour 38,2 % à l’emploi total. Alors que l’image de la finance et de la “nouvelle économie” a été pour le moins écornée par la crise financière et qu’une société surtout tournée vers les services semble montrer certaines limites – en
termes de création d’emplois induits notamment –, l’intérêt pour l’économie
réelle et donc pour la production serait-il en train de renaître ? Dans cette optique, l’innovation et la valeur ajoutée devraient compter parmi les clés du retour de la croissance, en particulier grâce au développement durable et aux énergies propres. Sur ces deux thématiques, l’industrie papetière française – qui appelle d’ailleurs régulièrement de ses voeux l’instauration d’une véritable politique industrielle – et ses industries connexes seront-elles à même de retrouver un nouveau souffle salvateur ? Ces questions seront certainement discutées lors des Etats généraux de l’industrie dont le coup d’envoi a été donné le 15 octobre. A suivre.
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