Emballage : entre atténuation du décrochage et léger frémissement...
Un certain rebond de la demande constaté ces dernières semaines, qui succède à un premier semestre marqué par un fort recul, mais une grande prudence pour le reste de l’année. C’est, en résumé, le message que les responsables du Cofepac (Comité français de l’emballage papier-carton) ont délivré lors de leur conférence de presse organisée le 17 juillet. Au premier trimestre, en volume, toutes les sortes ont lourdement chuté : le
papier pour ondulé (- 11,5 %) ; le carton plat (- 16 %), le papier d’emballage (- 26,3 %),le carton ondulé (- 12 %), les cartonnages pliants (- 5 %) et les sacs industriels (- 24 % en unités). Si les chiffres du deuxième trimestre n’étaient pas encore totalement connus mijuillet, ils devraient cependant s’inscrire globalement dans le prolongement de ceux enregistrés sur les trois premiers mois de l’année.Indicateur avancé de la conjoncture puisqu’en prise directe avec des pans entiers de l’économie (agroalimentaire, construction, automobile, luxe...), l’emballage papier-carton
a logiquement été impacté par la récession qui s’est traduite, au premier trimestre, par une
baisse de 1,2 % du PIB et de 6,9 % de la production industrielle. Pour l’ensemble de
l’année, les prévisions tablent généralement sur un repli de 3 % du PIB. Dans ces
conditions, les professionnels du secteur réunis autour de Stéphane Thiollier, président du
Cofepac, font montre d’une grande circonspection.
Pour autant, des signaux apparaissent aujourd’hui mieux orientés. Ainsi, en juillet, un
rebond des carnets de commandes a été constaté dans la plupart des secteurs de
l’emballage, notamment dans le carton ondulé, où un réel frémissement était perceptible.
S’agit-il là d’une reprise purement technique, due à la reconstitution de stocks tombés au
plus bas ou de l’amorce d’une reprise plus solide et durable ? Les prochains mois le diront.
Autre élément positif : la bonne tenue de la consommation des ménages au deuxième
trimestre (+ 0,7 % avec + 1,4 % en juin). Soit le meilleur résultat depuis fin 2007. Enfin,
l’application de la loi LME sur les délais de paiement a pu limiter l’impact de la baisse de
l’activité sur la trésorerie des entreprises du secteur ; de même que la détente sur les prix
de l’énergie et des matières de base.
Lors de cette conférence de presse, le Cofepac a cependant pointé des difficultés : recul de
la demande hors zone euro lié aux fluctuations et dévaluations de certaines monnaies
(livre, couronne suédoise, zloty, rouble...), surcapacités persistantes en Europe, en
particulier dans le papier pour ondulé (malgré l’annonce du retrait de 500.000 t du
marché français au premier semestre et sans oublier le lourd impact social de ces
décisions*), craintes sur la volatilité du cours des matières premières de base dans les
prochains mois et trop grande frilosité des organismes d’assurance-crédit propice à
l’instauration d’un climat de méfiance peu favorable à l’activité. Il faut d’ailleurs saluer
l’initiative de la Cepi** qui, fin juin, a publié un manifeste pour la compétitivité et l’emploi
dans l’industrie papetière. Présenté au commissaire européen en charge des entreprises et
de l’industrie, ce document propose diverses mesures à prendre rapidement pour limiter
l’impact de la crise.
Le pic de la récession est-il passé et la crise perd-elle actuellement en intensité ? Disons
qu’en cette période de trêve estivale, une petite lueur d’espoir semble permise.