Energie et environnement :
des enjeux cruciaux
Trois crises : financière avec les subprimes, énergétique avec
l’explosion du prix du baril de pétrole et alimentaire avec la
hausse des cours des matières premières agricoles. Et le retour, implacable, de l’inflation,
dans le contexte d’un euro qui reste à un niveau élevé. Ces derniers mois n’auront pas été
de tout repos pour les consommateurs que nous sommes et... pour les industriels. A lui
seul, le doublement du prix du baril de pétrole entre juillet 2007 et juillet 2008 a entraîné
dans son sillage des hausses de prix sur l’ensemble des coûts énergétiques, sur les
transports, les produits chimiques... Pour sa part, l’industrie papetière a évidemment été
touchée de plein fouet par ces fortes augmentations alors que ses marchés finaux sont par
ailleurs pour le moins atones.
Dans notre dossier Energie/Environnement de ce mois, nous avons décrypté certains des
enjeux qui s’imposent aux papetiers français dans la perspective d’une énergie qui devrait
rester durablement chère et de la mondialisation des échanges. Une idée-force se dégage :
l’énergie et l’environnement sont bien devenus les deux faces d’une même pièce. Avec
des questions qui portent notamment sur les sujets suivants : le développement de
l’utilisation des énergies renouvelables afin de réduire les émissions des gaz à effet de
serre, la nécessité de respecter une hiérarchie des usages de la biomasse (avec l’annonce,
ce mois de juin, de quatre nouveaux projets papetiers dans le cadre du deuxième appel
d’offres gouvernemental), les craintes sur les conséquences de la mise en place éventuelle,
à partir de 2013, d’un système d’achat de quotas de CO2 par enchères (avec les risques de
délocalisations qui en découleraient) et le renforcement du recyclage des papiers et
cartons (en particulier par l’élargissement du gisement).
Autres tendances : l’amélioration de l’efficacité énergétique en ajustant toutes les parties
de la machine à papier et la lutte contre les pertes en fibres pour optimiser le recyclage
constituent des pistes de progrès et d’économies. Depuis quelques années, le dialogue
entre papetiers et fournisseurs sur ces points devenus très stratégiques s’est d’ailleurs
sensiblement renforcé.
S’agissant des papiers & cartons à recycler, la mondialisation des échanges et la forte
croissance de l’Asie et de la Chine ont généré une progression des exportations françaises
vers cette région du monde. Avec 413.000 t en 2007, soit 20 % du total exporté et une
hausse de 13,8 % par rapport à 2006. Selon Revipap, cette situation « se traduit par des
tensions saisonnières récurrentes qui créent des menaces de ruptures d’approvisionnement des
usines françaises. (...) Ceci constitue une source de préoccupation pour le futur, alors que notre
industrie pourrait satisfaire les besoins en fibres de l’Asie en lui livrant des produits papiers et
cartons neufs ! »
L’énergie la moins chère est évidemment celle qui n’est pas consommée. De la même
façon, le papier le moins onéreux est celui qui est produit en optimisant toutes les étapes
du process et notamment la consommation d’énergie ou le recyclage. Il y a donc de la
place pour l’imagination et la créativité de tous. En attendant, c’est... dans les rayons des
supermarchés que cette problématique de l’énergie et de l’environnement se déplace
désormais : cette année, des enseignes comme Casino et Leclerc indiqueront le bilan
carbone de certains de leurs produits. Une étiquette “verte” en plus de l’étiquette “prix”
pour une meilleure information du consommateur. Pour notre part, nous vous souhaitons
de... vous mettre au vert et nous vous donnons rendez-vous en septembre.
Valérie Lechiffre
[email protected]

DERNIERE HEURE
Cet été, les Papeteries Emin Leydier procèderont à de nouveaux arrêts conjoncturels. Après six jours
d’arrêt début mai pour les trois lignes (à Laveyron dans la Drôme et Nogent-sur-Seine dans l’Aube), une
réduction d’environ 10 % de la production est prévue au second semestre. En outre, Emin Leydier
annoncera, avant la fin de l’été, une hausse de ses prix de vente « prenant en compte la très forte
augmentation des coûts de l’énergie. »
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